Les ETF (trackers) sont devenus un pilier des stratégies indicielle et passive. Deux enveloppes fiscales attirent particulièrement les investisseurs français : le PEA et l’assurance-vie. Chacune présente des avantages et contraintes. Voici une analyse détaillée pour décider où loger vos ETF selon vos objectifs, horizon et sensibilité fiscale.
Rappel rapide des caractéristiques
- PEA (Plan d’Épargne en Actions) : avantage fiscal après 5 ans de détention (exonération d’impôt sur les plus-values, soumission aux prélèvements sociaux), mais encadré aux actions européennes (et ETF éligibles UCITS exposés majoritairement aux titres européens).
- Assurance-vie : grande souplesse de supports (unités de compte, fonds en euros), fiscalité avantageuse après 8 ans (abattement annuel sur les retraits), et possibilité d’accéder à une large gamme d’ETF via les unités de compte.
Fiscalité comparée
Sur le plan fiscal, le choix dépend de votre horizon :
- PEA : après 5 ans, exonération d’impôt sur le revenu pour les gains (mais prélèvements sociaux restent dus). Avant 5 ans, retrait entraîne souvent la clôture du plan et imposition au barème ou au PFU selon la date d’ouverture.
- Assurance-vie : abattement annuel après 8 ans (4 600 € pour une personne seule, 9 200 € pour un couple) et fiscalité spécifique sur les retraits partiels. Les primes versées avant 70 ans bénéficient d’un cadre favorable pour la transmission.
Implication pour les ETF
Si vous visez un horizon long terme et la transmission, l’assurance-vie est très intéressante. Si votre stratégie est orientée rendement en actions européennes et optimisations fiscales à moyen terme, le PEA est souvent préférable.
Accessibilité des ETF et univers d’investissement
- PEA : liste d’ETF éligibles limitée aux fonds respectant les règles (principalement actions européennes sous forme d’ETF UCITS éligibles PEA).
- Assurance-vie : offre souvent large via contrats multi-supports ; attention aux frais d’entrée, d’arbitrage et aux frais de gestion propres au contrat.
Pour un investisseur souhaitant exposer son portefeuille à des marchés mondiaux (US, émergents), l’assurance-vie permet généralement plus de diversité. Le PEA reste excellent pour une exposition ciblée sur l’Europe avec une fiscalité attractive à partir de 5 ans.
Coûts et frais
Les frais impactent directement la performance :
- PEA : frais de courtage et éventuels frais de tenue de compte. Les banques en ligne proposent souvent des tarifs compétitifs pour l’achat d’ETF.
- Assurance-vie : frais sur versement, frais de gestion du contrat, frais sur les unités de compte. Comparez le coût global (TER des ETF + frais du contrat).
En pratique, pour des versements réguliers en ETF, le PEA peut être moins coûteux si vous limitez le nombre d’arbitrages. L’assurance-vie peut être plus onéreuse mais offre des avantages fiscaux et successoraux.
Liquidité et souplesse
Le PEA impose des règles de retrait (retrait avant 5 ans entraîne souvent la clôture). L’assurance-vie offre plus de souplesse pour effectuer des rachats partiels sans clôturer le contrat, ce qui est utile pour des besoins ponctuels.
Cas pratiques et stratégie recommandée
- Si vous êtes jeune et cherchez une croissance orientée actions européennes : privilégiez le PEA pour optimiser la fiscalité après 5 ans.
- Si vous souhaitez diversifier mondialement ou préparer la transmission : l’assurance-vie, avec une sélection d’ETF en unités de compte, est adaptée.
- Stratégie combinée : utilisez les deux enveloppes. Par exemple, PEA pour l’exposition actions européennes, assurance-vie pour l’allocation obligataire/monétaire, diversification géographique et optimisation successorale.
Points de vigilance
- Vérifiez l’éligibilité des ETF au PEA (prospectus du fonds).
- Calculez le coût total (frais ETF + frais « plateforme » ou contrat).
- Pensez à la fiscalité des dividendes perçus via ETF distribuants vs capitalisants.
Sources officielles
- AMF (informations sur les produits et risques)
- impots.gouv.fr (règles fiscales PEA / assurance-vie)
- service-public.fr (fiches pratiques sur PEA et assurance-vie)
En conclusion, il n’y a pas d’enveloppe « meilleure » universellement : tout dépend de votre horizon, de votre appétence au risque, de la diversification recherchée et de la fiscalité que vous visez. Pour beaucoup d’épargnants, une combinaison PEA + assurance-vie permet de profiter des forces de chaque dispositif.