À l’aube de 2026, les marchés sortent de deux années d’ajustements : inflation enfin sous contrôle, politique monétaire en inflexion, géopolitique omniprésente et cycle technologique en plein changement. 2026 s’annonce comme une année moins explosive, mais plus lisible. Voici nos perspectives.
Environnement macroéconomique
Inflation : proche de la cible mais plus rigide qu’anticipé
Après une décrue marquée en 2024-2025, l’inflation en zone euro devrait converger entre 2% et 2,3% en 2026. La baisse est réelle, mais certains prix (services, énergie) montrent une inertie persistante. Les banques centrales devraient maintenir un biais accommodant, mais sans précipiter les baisses de taux.
Taux d’intérêt : enfin une détente mesurée
En Europe, les taux longs devraient se stabiliser entre 2,5% et 3% sur les emprunts d’État. Aux États-Unis, la Fed est plus prudente après les tensions de mi-2025, avec un scénario de 1 à 2 baisses de taux maximum. Pour les actions, cela signifie un environnement plus constructif mais encore sélectif.
Croissance économique : un rythme modeste mais résilient
La zone euro devrait croître autour de 1,2% à 1,7%, tandis que les États-Unis devraient ralentir vers 1,5% après un cycle 2023-2024 exceptionnel. La Chine reste le principal point d’interrogation avec une croissance fragile et une consommation en perte de vitesse.
Secteurs d'opportunité
Technologie : l’après-IA spéculative
Le cycle de l’IA s’est stabilisé après les excès de 2024. En 2026, l’attention se déplace vers l’IA industrielle, l’optimisation énergétique des data centers et les semi-conducteurs spécialisés. Les géants technologiques resteront solides, mais la surperformance se déplacera vers des acteurs plus diversifiés.
Transition énergétique et infrastructures
Les plans européens 2025-2030 relancent massivement les investissements. Les opportunités se trouvent dans les réseaux électriques, le stockage, l’hydrogène pragmatique (industriel, non spéculatif) et les utilities modernisées. Attention toutefois : les valeurs très endettées restent sensibles aux taux.
Santé et biotechnologies
Soutenu par le vieillissement démographique et la normalisation post-2024 du secteur, la santé reste un pilier défensif. Les biotechs reviennent dans le jeu après les assouplissements réglementaires de 2025. Opportunités sur la longévité, l’oncologie ciblée et les technologies médicales.
Banques et financières
La remontée des marges d'intérêt nettes en 2024-2025 devrait se prolonger, mais à un rythme plus calme. Les banques européennes restent attractives en termes de dividendes. Le risque : une détérioration du crédit si la croissance ralentit trop vite.
Secteurs à surveiller
Luxe : un moteur moins puissant
Le ralentissement de la consommation premium, la fragilité économique chinoise et la hausse des taxes sur les produits importés dans certains pays asiatiques créent un environnement moins porteur. Les leaders restent solides, mais la croissance ne sera plus “automatique”.
Immobilier commercial et résidentiel
Malgré une détente des taux, les prix restent sous pression. Le tertiaire souffre encore du télétravail et des normes énergétiques imposées pour 2030. Les foncières les plus endettées sont à éviter.
Éléments exogènes à surveiller
Géopolitique omniprésente
L’élection américaine de novembre 2026, les tensions en mer de Chine, et les recompositions politiques en Europe formeront des sources de volatilité récurrentes. Les marchés deviennent plus sensibles au risque géopolitique qu’avant 2020.
Banques centrales : le vrai métronome des marchés
Une erreur de jugement de la BCE ou de la Fed, ou un rebond temporaire de l’inflation, pourrait rapidement renverser le sentiment de marché. La communication des banques centrales sera un élément-clé de 2026.
Verdict : que prévoir pour 2026 ?
Scénario central : une progression modérée des marchés, de l’ordre de 4 à 6% sur l’année, avec un environnement plus sain que 2023 mais moins euphorique que 2024.
Volatilité : attendez-vous à des épisodes de corrections de 8-12%, notamment autour des décisions de banques centrales et des moments politiques clés. Les investisseurs disciplinés y verront des points d’entrée.
Stratégie : privilégiez une allocation équilibrée entre actions qualité, obligations investment grade, technologie diversifiée, santé, et une part mesurée de matières premières. La sélectivité fera la différence en 2026.
Conclusion
2026 s’annonce comme une année de transition : moins volatile que 2023-2024, mais encore marquée par des enjeux macro et géopolitiques forts. Les fondamentaux restent solides, mais le cycle demande plus de discernement. Restez diversifié, évitez les excès de concentration et privilégiez les actifs de qualité.