Linky : fin du moratoire, que changeront les compteurs intelligents

Le débat autour des compteurs électriques communicants — Linky — revient dans l'actualité : plusieurs collectivités et autorités locales ont annoncé la fin de certains moratoires sur l'activation des fonctionnalités de télé-relevé. Que signifie concrètement cette évolution pour les ménages français en 2026 ? Voici un tour d'horizon des impacts, des risques et des actions à mener.

Résumé : ce qui change

Le compteur Linky, opéré par Enedis, permet la transmission à distance des consommations électriques. La fin des moratoires signifie pour certains foyers :

• la transmission plus fréquente (quotidienne ou horaire) des données de consommation au fournisseur ;
• l'activation possible de services tiers (pilotage d'appareils, offres à prix indexés) ;
• une disponibilité accrue des données de consommation pour des opérateurs autorisés.

Sources : Enedis (communiqués publics), CNIL (préconisations sur les données personnelles), ADEME (conseils énergie).

Impact sur le budget des ménages

La fin du moratoire n'entraîne pas automatiquement une hausse de votre facture, mais modifie la structure des offres et des comportements :

• Gestion fine des heures creuses/heures pleines : accéder à des relevés horaires permet de profiter davantage d'offres tempo ou heures creuses (gain potentiel : 2 à 10 % selon profils de consommation) ;
• Offres indexées sur le marché ou offrant du temps réel : possibles économies si vous ajustez vos usages (lave-linge, charge de véhicule électrique) ;
• Tarifs de puissance et délestage : pour les foyers ayant des équipements électriques lourds, un pilotage plus fin évitera les surpuissances facturées.

Chiffre indicatif : selon l'ADEME, une meilleure information peut réduire la consommation électrique de 5 à 15 % pour les ménages qui adaptent leurs comportements (source : ADEME).

Protection des données : que faut-il savoir ?

Les compteurs Linky collectent des données potentiellement fines — profils de consommation horaires. La CNIL encadre strictement l'usage : seules des finalités déterminées (facturation, gestion du réseau, offres contractuelles) sont autorisées, et les tiers doivent obtenir le consentement explicite du client pour accéder aux données.

Actions concrètes recommandées :

• Vérifier les autorisations depuis votre espace client fournisseur et chez Enedis ;
• Refuser l'accès aux données à des tiers non nécessaires ;
• Demander à limiter la fréquence de relevé si vous ne souhaitez pas d'indexation horaire (dans la mesure permise par la réglementation locale).

Sources : CNIL — fiche pratique sur compteurs communicants, Enedis — FAQ consommateurs.

Opportunités : comment en tirer profit

La disponibilité des données ouvre des opportunités concrètes pour réduire vos dépenses :

• Installer une application d'analyse de consommation pour repérer les appareils énergivores ;
• Coupler Linky à un système de pilotage (Box domotique, prises intelligentes) pour décaler les usages vers les heures creuses ;
• Profiter d'offres à prix variables si vous avez la flexibilité de consommer durant des périodes moins chères (ex. véhicules électriques) ;
• Démonter les consommations fantômes (veille) : une mesure fine permet d'identifier jusqu'à 10-20 % d'économies potentielles sur certains foyers.

Actions pratiques à mener dès maintenant

1. Consultez votre espace Enedis et votre fournisseur : vérifiez la fréquence de relevé et les autorisations (données partagées, tiers autorisés).
2. Activez les alertes de consommation si disponibles : recevez des notifications en cas d'anomalie (pics, consommation inhabituelle).
3. Installez une application d'analyse (ou demandez un bilan énergétique) : ciblage rapide des principaux postes de consommation.
4. Si vous craignez pour la vie privée, contactez la CNIL ou demandez des explications à Enedis et à votre fournisseur ; vous pouvez demander une limitation des usages tout en respectant les obligations de facturation.

Exemple concret

Famille de 4 personnes avec un véhicule électrique : en décalant la charge du véhicule sur les périodes creuses et en pilotant le chauffe-eau, la consommation déplacée peut représenter 800–1 200 kWh/an. Avec un prix moyen de l'électricité de 0,20 €/kWh, cela représente 160–240 € d'économies annuelles potentielles (chiffres indicatifs, dépendant du contrat).

En résumé

La fin du moratoire sur certaines fonctionnalités Linky ouvre des possibilités utiles pour maîtriser sa consommation et tirer parti d'offres plus fines. Mais elle pose aussi des questions de protection des données. Il est donc impératif de vérifier les autorisations, d'utiliser les outils d'analyse et de pilotage, et, le cas échéant, de demander des limitations d'accès à vos données.

Sources officielles citées : Enedis (https://www.enedis.fr), CNIL (https://www.cnil.fr), ADEME (https://www.ademe.fr).